Témoignage de M. et Mme Jean-Claude Delorme et Danielle

Notre aventure commence en 1962 à VARNEIGE sur le Mont Lachens à 1710m d'altitude. Après deux ans de travaux la station de Sports d’hiver est prête à accueillir les skieurs le premier Week-end de ce mois décembre 1961 avec le soleil au beau fixe. La station a été construite sous la houlette du promoteur M. Yvan TESI. Les propriétaires et actionnaires, Mme JUBERT, M. Yvan TESI, le docteur ECKES, M. ACCART et la Sté MOUTOUFIS en furent les instigateurs.  M.ACCART était aussi propriétaire à l’époque du restaurant « la tête de pont qui se trouvai au BD de la mer À Fréjus


La structure de la station :
Le bâtiment initial fut construit sur deux niveaux : le rez-de-chaussée était bâtit en béton armé où se trouvait un local pour la location des skis, deux chambres ou nous logions et à l’opposé la cuisine. Sur cette construction, le restaurant-bar en bois, chauffé par un simple poêle à mazout. L’accès cuisine restaurant se faisait par une échelle meunière en bois (certains plats ne passaient qu’en biais !). Une belle terrasse donnait sur les pistes.

Sur le site se trouvaient à droite un téléski à perches fixe desservant deux belles pistes bleu et rouge. Un sapin trônait au beau milieu de la grande piste de descente. A droite se trouvait un fil neige très court et une petite piste débutant fait pour les enfants surtout ainsi qu’une piste de luge. Installations faites par la société GMM (Gimar Montaz Mautino).


La première saison hiver 1962
L'hiver est arrivé à grand pas après des chutes de neige dans le Var 30 cm sur la côte et 39cm au Mont Lachens. La Direction de la station nous a été confiée. Premier souci, nous alimenter en eau que nous allions chercher à La Bastide avec une citerne de 1000 litres tractée par une jeep équipée de chaînes pour la neige et le verglas. Nous obtenions l’eau dans le bâtiment en actionnant manuellement  des pompes Japy. Par gros gel il nous fallait dégeler les canalisations à la lampe à souder.

Cette année-là nous avons eu beaucoup de neige. En semaine peu de visiteurs qui affluaient les week-ends pour la journée. Nous assurions la restauration, le bar et la location de skis. Les clients n’étaient pas très équipés et ils se lançaient sur les pistes en tenue de ville ! Après de fortes chutes de neige, le chasse neige est restés bloqué à mi-chemin nous isolant pour quelques jours ainsi que les militaires du nid d’aigle du sommet du Mont Lachens. Nous dormions alors sur des lits de camp dans la salle de restaurant les pieds devant le chauffage à mazout seul source de chaleur. Les propriétaires et associés montaient régulièrement et ils nous donnaient un coup de main... Les clients aussi patients et heureux de découvrir la neige pour certains. Que de vins chauds appréciés !

Il nous a été demandé d’essayer une ouverture du restaurant les mois d’été. Danielle est donc restée assurer la restauration, pour accueillir des visiteurs et même les piqueniqueurs qui consommaient au bar. Les bandeaux aller cueillir ces belles murs tandis que d'autres goûter à la joie des delta-planes. Elle circulait avec une ancienne Vedette Ford, des panneaux publicitaires VARNEIGE sur le toit.

Un boucher chevalin de La Bastide a prêté un cheval que nous n’avons jamais pu monter. Trop nerveux pour les amateurs que nous étions. Il a donc fallu le rendre et le descendre à La Bastide. Les militaires n’ont jamais pu le faire monter dans un camion, même les yeux bandés. Je l’ai donc descendu à pied… Une vraie galère. Les militaires du nid d’aigle ont toujours été présents à nos côtés. La nuit venue un berger passait autour du chalet avec son troupeau. Je me lavais pour le saluer.


La deuxième saison hiver 1963
A l'ouverture de la saison la neige était au rendez-vous, avec 40 cm de belle poudreuse. Nous avons repris la gestion de VARNEIGE avec plaisir et déjà un peu rodés et habitués aux intempéries et autres. Les clients toujours présents les week-ends ainsi que quelques habitués en semaine. Un jour un grand gaillard s’est présenté avec une petite valise. Il cherchait du travail et de suite nous a fait bonne impression. Il s’appelait Gilbert, Il sortait de l’Assistance Publique. Nous avions besoin d’aide. Le téléski avait besoin de maintenance et Gilbert fut envoyé en stage chez POMAGALSKI à Grenoble à l’initiative de M. Jean-Claude DELORME. Avec ce stage il devint le percheman pour l’entretien  et la bonne marche des remontées.

Cet hiver de 1963 nous n’avons pas manqué de neige, ni de clients auxquels nous louions skis et chaussures avec pour garantie leur pièce d’identité. Un soir après une journée de brouillard, une pièce d’identité n’avait pas été restituée, une paire de ski pas rendue. A la lampe et en criant, nous avons explorés les pistes sans résultat, le skieur avait disparu. M. Yvan TESI encore présent, avec l’adresse de la carte d’identité s’est arrêté chez la personne concernée : un skieur rentré ski en bas du Lachens… Ouf ! Bien attendue à cette époque Il n’y avait pas de téléphone portable !!! ).
Nous sommes restés isolés quelques jours dans une tempête de neige, le chasse neige bloqué en bas de la route… A 30 kms à vol d’oiseau de la côte !



A la fin du printemps, le chalet initial qui ne faisait que bar-restaurant s’agrandit avec la construction d'un hôtel de trois étages derrière le chalet. Ce bâtiment sera composé de 21 chambres, les toilettes et douches au rez-de-chaussée et au deuxième étage. Derrière la cuisine une salle avec des box à skis.

La troisième saison hivers 1964

Cet hiver le Mont Lachens bat son record d'enneigement. L’hôtel construit derrière le chalet avec ses 21 chambres est inauguré. Pour cette saison nous avons simplement géré la location de skis, nous nous logions dans une caravane pour pouvoirs être sur place. 

Le matin du 24 septembre 1964, nous apprenons la mort accidentelle de M. Yvan TESI. Le monde bascule pour nous et nous décidons de quitter VARNEIGE.

Nous avons vécu une belle aventure dans cette superbe micro-station de sports d’hiver. Ses premières années laissaient prévoir un bel avenir. Beaucoup de varois venaient les samedis, dimanche et lundi, pas très équipés à l’époque (des femmes en jupes et bas ! des hommes en tenue de ville ! Tous s’amusaient). Ambiance très conviviale et sympathique.

La fin de notre aventure pleine de souvenirs.

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Photo du site le 20 mars 2010

Trois photo prise par Phillippe Verney au printemps 2010,sur l'ancien domaine skiable. Photo Philippe Verney