A l’heure de la vente aux enchères 21 janvier 1971

Var Matin publié le 21 janvier 1971 

A l’heure de la vente aux enchères,  Le tourisme d’été pourrait peut-être sauver ‘’Varneige’’

Seul station de sport d’hiver à être fermée alors que toutes les autres refusent du monde. Varneige sera vendu aux enchères. C’est désormais un fait acquis. Ce que l’on ignore encore, c’est quand il sera procédé cette vente et quelle en sera la mise à prix.

Dans le même temps on se demande qui prendra le risque de chercher à relancer une fois de plus une affaire qui a fait plusieurs reprises, la preuve de sa non-rentabilité. Pourquoi ? Il semble que Varneige ait été bâtie sur un peu de neige et beaucoup d’illusion. Quelques prometteurs séduits par le site acquirent un domaine à cheval sur les communes de la bastide et la Roque-Esclapon. Ils construisent un hôtel de vingt-neuf chambres et installèrent deux remonte-pentes.
Des fonds très important furent investit, provenant pour une grosse part d’emprunts contractés auprès d’organismes de crédit.

D’invraisemblables conditions d’exploitation :

L’ouverture se fit en 1964 mais ce ne fut pas le démarrage foudroyant escompté. Tout d’accord on se rendit compte que la neige était trop rare et les pentes trop faible pour intéresser les vrais skieurs. Varneige n’offrant que des pistes débutant, n’attira pas les champions.

Second (mauvais) point : l’accès était assez malaisé par la suite du verglas qui, sur ce versant nord balayé par des vents glacés, recouvre régulièrement la route.

Troisième point : l’exploitation a dut se faire dans des conductions assez insolites. L’hôtel Varneige notamment ne bénéficiait pas d’eau courante. Il fallait pallier ce grave inconvénient par un système de citerne ravitaillée par camions le problème de l’eau devint la bête noire de l’hôtelier exploitant, l’un deux confondit même une fois les bouche d’eau et celle du Mazout. Il s’ensuivit un mélange qui n’amusa personnes. Ceci étant les hôteliers se succédèrent faisant régulièrement faillite à chaque fin de saison.

A l’heure de la l’équitation

Aujourd’hui c’est fini, Varneige est un désert où personne ne se hasarde plus. Et l’on en est à l’heure de la liquidation. Quand et sous quelle forme se feras-t-elle ? Un point parait à peu près certain : aucune société privée ne voudra se lancer dans cette aventure, sachant qu’il lui faudrait après avoir épongé un passif de quelques 700 000 Francs. Faire de nouveaux et très importants investissement sans aucune garantie de résultat. L’argent permettrait de doter l’hôtel d’un système d’eau courante, de tracer une route sur le versant sud de la montagne. Mais s’il ne se fera pas pour autant venir la neige.

Le bruit à courut ce pendant qu’une « grande entreprise nationale « songerait à achever Varneige pour en faire un centre de plein air et de repos pour son personnel. Il n’y a pas de fumée sans feux. De fait de quelques tractations ont été menées avec la société Saint-Gobain. Elles ne sont pas allées bien loin.

Atout de poids : un lac collinaire

Intéressés au premier chef, les maires des communes de la Bastides et la Roque-Esclapon, MM Isnard et Levavasseur ne sont pas très optimiste. Pourtant refusant de céder au découragement ils cherchent des solutions. Pour M. Levavasseur, l’ère des entreprises privées est terminée. Faisant taire leurs rivalités les deux communes doivent au contraire s’unir pour une exploitation menée de pair sous le contrôle d’un syndicat intercommunal avec l’aide financière du département qui trouverait lui-même dans un future complexe de loisirs un troisième centre varois de plein air.

Varneige deviendrait une station à vocation touristique aussi bien d’été que d’hivers. Pour M. Levavasseur c’est la seul façon de sauver la station. Il fait remarquer que le lieu est qu’à une heure du littoral. Alors que l’on parle plus que jamais du développement touristique dans l’arrière-pays. On ne saurait négliger que ne sera un atout-maitre : un lac collinaire couvrant 15 hectares sur la surface sur une surface ou pourrait se développer un centre de voile,  la mise en eau devant se faire  en 1972. Les maires de la Bastide et la Roque-Esclapon vont du reste organiser très prochainement une «table ronde». On sera alors s’il existe un espoir sérieux pour sortir de l’impasse.

Michel Chombart

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Photo du site le 20 mars 2010

Trois photo prise par Phillippe Verney au printemps 2010,sur l'ancien domaine skiable. Photo Philippe Verney