L'unique, station de sports d'hiver du Var va être vendue aux enchères
LE MONDE | 09.01.1971 à 00h00 • Mis à jour le 09.01.1971
à 00h00
Varneige, l'unique, station vanité de sports d'hiver,
va être vendue aux enchères. Ce constat d'échec, trois villages. La Bastide, La
Roque-Esclapon et Bargème, l'enregistrent avec amertume. Ces trois localités
comptaient trouver dans cette expérience un second souffle, et l'on dit dans
les bastides que tout peut-être n'a pas été tenté pour sauver la station.
Au sortir du Haut-Var aride, après la zone désertique
des Comps. Les promoteurs avaient trouvé un paysage qui à première vue pouvait
séduire. Dans un décor de mélèzes et de sapins, à 60 kilomètres à peine du
littoral, par la route Napoléon, le mont Lachens, point culminant du Var, à
1713 mètres, paraissait offrir les garanties nécessaires. Des techniciens
optimistes estimèrent que la station, située dans une vaste cuvette, serait
protégée des vents de la mer qui accélèrent la fonte des neiges.
Les promoteurs achetèrent, le 28 novembre 1962. 1
hectare de terrain et, à 1 560 mètres d'altitude, ils édifièrent un
établissement de vingt-neuf chambres : l'hôtel " Varneige," Un
terrain loué à la commune de La Bastide devint le champ de neige, de la station,
l'équipement fut complété par une remontée mécanique. Varneige,, ouvrit ses
portes en 1964, modestement: Malgré les dépliants publicitaires, les skieurs
visiblement préféraient les hauts lieux où l'enneigement,, est plus sûr.
Relancée en 1968, la station varoise connut alors une
courte période de succès trompeurs. On y venait de toute la côte : l'accès
était facile, le séjour,, par conséquent moins onéreux. Les promoteurs
pensaient avoir gagné la partie, mais l'illusion dura le temps de deux saisons
et las difficultés de gestion s'accélérèrent
une vocation
plus durable.
Les directeurs se succédaient à Varneige. L'un d'eux,
en conflit avec les promoteurs sur une question de salaires, porta l'affaire
devant les tribunaux et le jugement fut rendu qui, confirmé en appel, entraîna
la mise en vente de l'hôtel. Parallèlement, la gérante de la société déposa son
bilan.
Cet hiver, les skieurs n'emprunteront pas le
remonte-pente du Lachens, les volets de Varneige restent clos. Le maire de la
Roque-Esclapon assure : " Il manque peu de chose pour que la station vive.
L'eau et un accès plus facile, encore, qui pourrait être obtenu en ouvrant une
route sur le versant sud du Lachens...
"Une grande entreprise nationale songerait à
acheter Varneige pour en faire un centre de plein air où viendraient se reposer
les membres de son personnel et leurs familles. La première station d'hiver
vendue aux enchères trouvera peut-être une vocation plus durable.
C, G.
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