Varneige le rêve a définitivement fondue 3 octobre 2013

Var Matin le mercredi 3 octobre 2013

Laissé à l'abandon depuis plus de vingt ans, l'hôtel-restaurant de feu la station de ski Varneige a été démoli cette semaine. Un soulagement plus qu'un moment de nostalgie pour les locaux

La scène a un petit quelque chose de mélancolique. Voire d’éfrayant. Le soleil a beau briller, le vent qui hurle dans les grandes antennes au sommet du Mont Lachens signe comme la fin de l'été indien. Les prémices de I ‘hiver, aussi, qui pourrait s'annoncer rude.

Dans un panorama hors du commun, avec la baie de Cannes ou encore le golfe de Saint-Tropez, Ies ruines d'un I ‘hôtel-restaurant surgissent de nulle part. Sur le toit du Var à 1715 m d'altitude. La  comparaison avec le célèbre « Shining » de Stanley Kubrick est instantanée, incontournable. Ce bâtiment,  qui faisait jadis le bonheur des skieurs frigorifiés de Varneige, la seule station de ski du département (lire la page suivante), tire aujourd'hui sa révérence.

Petit saut dans le temps. En 1960, une poignée d'hommes d'affaires Raphaêlois décide de construire un nouveau repaire pour amateurs de tout schuss, capable de rivaliser avec ses homologues des Alpes-Maritimes.

L’ancien rendez-vous des Varois

Opérationnelle des 1965, avec ses deux téléskis, ses trois pistes « miniatures » et son hôtel-restaurant de trois étages donc, Varneige devient Ie rendez-vous privilégié des familles en quête de sports d'hiver d'un jour. « Avec ses chutes de neige abondantes, le  Mont Lachens attirait toute la côte Varoise » se souvient Reymonde Carletti, conseillère générale du canton de Comps.

Un blanc manteau qui fait toute fois très vite défaut. Les fidèles se souviennent encore - avec la nausée qui va avec - des lacets sans fin de la petite route du grand mont. De I ‘absence, dérèglement climatique oblige. de plus en plus fréquente de leur chère poudreuse (Iire aussi en page suivante). - L'absence d'eau potable. Conjuguée aux autres problèmes, a conduit à l'abandon du site quelques années plus tard ", poursuit l'élue. C'est la mairie de Saint-Raphaël qui, en 1981, rachète alors le bâtiment déjà bien dégradé. Pour le vendre ensuite au syndicat intercommunal à vocation multiple (Sivom) de La Bruyère. -

Remise sur pieds mais toujours sans eau, inaugurée en grande pompe, L’immaculée lubie reprend du service. Mais rebelote en 1986. Au cours de la transformation du Sivom de La Bruyère en Sivom Artuby Verdon, il se trouve dans un état de délabrement tel que son président Pierre Jaussad est contraint d'en durer les ouvertures.

Acquisition par le Conseil Général

« Que le conseil général décide en juillet dernier de l'acquérir pour un euro symbolique, et compte tenu des frais engagés pour le projet de déconstruction, a été un vrai soulagement ! » l’acquisition de la propriété au titre des espaces naturels sensibles répond par ailleurs à plusieurs objectifs : " la  dépollution du site par l’évacuation des déchets, la suppression de ce point noir paysager, la protection du milieu écologique rare dans le Var (à savoir les pelouses steppiques). Tout autant que la préservation de la biodiversité existante.

D'ici les prochaines semaines, et une fois les matériaux dangereux comme I ‘amiante écartés. Ies I 100 m3 d'agrégats seront utilisés pour des travaux routiers. Fin de la glisse, donc, pour Varneige. Mais pour le reste, finale ment, tout roule...

KTIA ET ENRIOTTI-BASCHER
Kenriotti@nicematin.fr

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Photo du site le 20 mars 2010

Trois photo prise par Phillippe Verney au printemps 2010,sur l'ancien domaine skiable. Photo Philippe Verney