Article de Olivier Ramezon dans le journal web, Le Monde du 01/09/2012
Introduction :
Le journal Le Monde publie sur son journal un article relactant l'histoire de Varneige, ce moi de septembre 2012 aura eu lieu la démolition de Varneige.
Ce que résume l'article :
Dans une série estivale consacrée aux « villégiatures perdues », Le Monde publie une réflexion intéressante sur l’histoire de la petite station de ski Varneige, inaugurée en 1965 au sommet du Mont Lachens, dans le Haut Var. Ce projet éphémère illustre parfaitement le lien étroit entre développement des sports d’hiver et expansion automobile en France dans les années 1960.
À cette époque, l’automobile devient un outil essentiel pour les loisirs, permettant aux familles de la Côte d’Azur de s’échapper vers la montagne le temps d’un week-end. Claude Marin, maire actuel de La Bastide, rappelle comment les voitures chargées de matériel et de passagers s’enchaînaient sur la route étroite qui grimpe vers le Mont Lachens, le point culminant du département. Cette route, sinueuse et étroite, traverse la forêt et se prête mal aux croisements, notamment quand le trafic s’intensifie lors des beaux week-ends enneigés.
Mais la route n’était pas uniquement empruntée par les voitures particulières : des autocars scolaires transportaient aussi les enfants de Toulon, Draguignan ou Saint-Raphaël, venus découvrir la neige et s’initier aux joies du ski. Ces trajets étaient particulièrement périlleux, d’autant que la montagne ne dispose pas de nappe phréatique, obligeant les organisateurs à faire monter régulièrement des camions-citernes pour approvisionner l’hôtel en eau potable.
Les conditions de circulation devenaient souvent un véritable casse-tête en hiver. Bernard Clap, président de la Communauté de communes Artuby-Verdon et témoin de l’époque, se souvient des petites voitures, notamment les 3 CV, qui peinaient à monter la route enneigée. Les véhicules patinaient, calaient, s’embourbaient dans la neige ou les congères, incapables de progresser ou même de redescendre. Les chaînes, peu efficaces, et les chasse-neiges primitifs ne facilitaient pas la situation.
Le destin de Varneige fut définitivement scellé par le décès accidentel du gérant principal, quelques années seulement après l’ouverture. Ce coup dur, combiné aux difficultés d’accès et au manque d’eau, a conduit à l’abandon progressif de la station. Aujourd’hui, Varneige est l’un des nombreux exemples de ruines touristiques, vestiges d’une époque où le rêve d’or blanc s’est heurté aux réalités du terrain.
Claude Marin s’interroge sur la viabilité du projet : sans infrastructures hydrauliques et une route d’accès adaptée, les promoteurs n’auraient-ils pas surestimé leurs chances ? La morale est là : avant de lancer un projet touristique ambitieux, il faut toujours réfléchir à sa logistique et à son accessibilité, sans quoi les rêves risquent vite de fondre comme neige au soleil.
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